Rencontre des Amaps à Avignon

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Le premier week end de décembre, s'est déroulée à Avignon la grande fête des Amaps: 10 ans déjà !

 

Cent quarante amapiens, producteurs et sympathisants se sont retrouvés au lycée agricole François Pétrarque. Autour, le samedi soir, d'un dîner bio suivi d'un « bal du panier », orchestré par un groupe de rap musette. Néanmoins, danse et agapes n'étaient pas les seuls objectifs de ce week end.

 

Aujourd'hui le concept "Amap" commence à être connu et reconnu. Ses principes fondateurs qui sont la défense des circuits courts et le soutien à une agriculture paysanne, sans engrais ni pesticides chimiques en revanche sont loin d'être adoptés partout. C'est pour cela que lors de ces rencontres, les participants ont dû réfléchir aux 10 années qui viennent, d'abord: que sera la place des amaps en France en 2022, et quelles structures leur offrir pour un plein épanouissement ? Quel bilan pour les producteurs, et quelles perspectives ? Comment clarifier le rôle de tous les acteurs : Miramap, au niveau national, les inter-amap régionales et départementales (en intégrant que les départements sont appelés à disparaître), jusqu'aux amaps elles même? Comment aussi protéger le nom des amaps et la charte qui leur est attachée ? Pour l'instant, la « marque » amap appartient à Alliance Provence, qui l'a déposée in y a 10 ans, et qui envisage de la céder à Miramap, mais dans quelle condition ? Enfin comment partager toutes ces richesses créatives, généreuses, qui éclosent partout en France, et les préserver?

 

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Le samedi, des moments très émouvants se sont déroulés. Comme l'intervention d’Hiroko Amemiya, maître de conférences à l’Université de Rennes 2 et auteur de l’ouvrage "Du Teikei aux AMAP ». Elle a présenté la philosophie des Teikkei, ancêtre des amaps, et parlé avec beaucoup de dignité de la grande souffrance des paysans de Fukushima.

 

Plus tard, un amapien évoquera un projet en Bretagne, permettant de céder pendant quelques temps quelques hectares à des paysans sans terre japonais, le temps que le gouvernement leur trouve de nouvelles terres.

 

Un étudiant sénégalais, Ousmane, qui expliquait que sa famille ne se nourrissait plus que de blé chinois, les cultures traditionnelles ayant été abandonnées. Il va créer, sous l'égide d'Urgency, l'organisme international des amaps, la première amap du Mali.

 

Un ingénieur brésilien, en stage à l'INRA, compte bien ramener l'esprit des amaps dans son pays. Enfin deux jeunes portugais, à la tête de quelques hectares près de Porto, qui cherchaient des idées d'exploitation sur internet, son tombés sur cette fête des amaps, et derechef sont montés dans leur voiture direction Avignon, au culot. Ravis, ils vont rentrer et essaimer.

 

Le Grand Sud Ouest était représenté par Isabelle Capdeville, François Pelatan et le producteur paysan philosophe Pierre Besse. Nous sommes tous rentrés gonflés à bloc, persuadés que dans ce grand roller-coaster que va devenir notre monde dans les années à venir, les amaps ne seront pas seulement une bouée, mais une des solutions.

 

Lien pour voir les photos prises lors du week end: https://picasaweb.google.com/109557467189703582017/20111203Miramap?authkey=Gv1sRgCJK71LKBrYOg9AE